Comparaison des programmes des candidats

ÉCONOMIE



Dilma Rousseff
Attaquée sur son maigre bilan marqué par une croissance ralentie et une inflation qui a dépassé le seuil officiel de tolérance (6,5 %), Dilma Rousseff se défend en invoquant un contexte international dégradé et en assurant qu'elle a créé les bases d'un nouveau cycle de croissance. Elle promet de mener une réforme fiscale et de continuer à augmenter le salaire minimum. Elle se prévaut d'un taux de chômage historiquement bas (4,9 %).



Marina Silva
 Marina Silva prône un équilibre entre défense des conquête sociales du PT et retour à une gestion moins interventionniste : taux de change flottant, rigueur budgétaire, autonomie de la Banque centrale, réforme fiscale. Elle s'engage à promouvoir le développement des énergies renouvelables et un modèle d'agro-business plus compatible avec la préservation de l'environnement.





Aécio Neves
Il propose des mesures très similaires à celles de Marina Silva, qu'il accuse d'avoir copié-collé son programme. Ramener l'inflation à son objectif officiel de 4,5 %, regagner la confiance des investisseurs, rendre autonome la Banque centrale.






ÉDUCATION,PROGRAMMES SOCIAUX




Dilma Rousseff
 Le grand bond en avant de l'éducation, financé par les royalties du pétrole, sera la priorité de son deuxième mandat. Professeurs mieux formés et payés, journée scolaire intégrale (contre matin ou après-midi actuellement), 100 000 bourses étudiantes de plus dans les meilleures universités étrangères. Sur le plan social, renforcer les programmes en faveur des plus démunis (Bolsa Familia, Minha Casa, Minha Vida), emblématiques des douze années de pouvoir du PT.




Marina Silva
Née pauvre et alphabétisée à 16 ans, elle veut éliminer l'analphabétisme, ériger aussi l'éducation en priorité « de la maternelle au supérieur », poursuivre et amplifier les programmes sociaux du PT.






Aécio Neves
 Neves veut remettre en dix ans au niveau de la moyenne nationale les écoles en situation d'échec scolaire. Augmenter les investissements dans l'éducation (7 % du PIB jusqu'en 2019 puis 10 % ensuite). Il promet de ne pas toucher aux programmes sociaux du PT mais de les rendre « plus efficaces ».








CORRUPTION, POLITIQUE




Dilma Rousseff
Elle veut durcir les lois contre la corruption, dont celles qui punissent les fonctionnaires publics illégalement enrichis. Soumettre par référendum à l'approbation des Brésiliens les bases d'une vaste réforme du système politique qu'elle n'avait pas réussi à faire passer après les mouvements de juin 2013.






Marina Silva
Elle souhaite interdire aux élus d'enchaîner deux mandats, organiser une réforme constitutionnelle pour porter le mandat présidentiel de quatre à cinq ans. Réduire le nombre de ministères (39 actuellement).







Aécio Neves
 Son objectif est de réduire le nombre de ministères, réduire également l'influence politique dans les attributions de marchés publics ainsi qu'au sein des entreprises d'Etat comme Petrobras. Le candidat s'est dit en faveur d'un mandat présidentiel unique et d'une réduction du morcellement entre 32 partis, en ne garantissant l'existence des formations que si elles obtiennent au moins 5 % aux élections.






AVORTEMENT



Dilma Rousseff
 La présidente a souhaité en avril que l'avortement puisse être désormais pratiqué dans tous les hôpitaux publics pour des « motifs médicaux et légaux ». L'avortement reste illégal au Brésil sauf en cas de viol ou de risque vital pour la femme enceinte. En 2007, Dilma Rousseff avait pris position pour la légalisation de l'avortement. Mais lorsqu'elle s'est lancée en 2010 dans la course à la présidentielle, elle est revenue sur ses positions.




Marina Silva
 Elle est hostile à la légalisation de l'avortement en raison de sa foi évangélique. Toutefois, elle se dit prête à envisager une modification de la loi actuelle et à convoquer un référendum.







Aécio Neves
 Le candidat est pour le statu quo, ce  n'est pas un grand axe de sa campagne.









MARIAGE HOMOSEXUEL




Dilma Rousseff
La présidente y est favorable au nom de la laïcité et de la Constitution qui garantit les mêmes droits civils pour tous. La Cour suprême a pour cette raison reconnu le droit des personnes de même sexe à se marier, mais le Parlement n'a pas légiféré.







Marina Silva
L'écologiste y est opposée au nom de ses croyances religieuses.








Aécio Neves
 Il y est favorable, car « c'est déjà une réalité et une polémique du passé ».








                                                                                                                                  D'après LeMonde.fr