La croissance des capitales des Etats fédérés, du premier recensement brésilien de 1872 jusqu'à celui de 2010, reflète celle du pays. Leur population a connu un accroissement continu depuis des décennies, mais sans changement de rythme (cf carte).
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Source : Carto
n°23 mai-juin 2014 d'après IBGE Rescencements 1872-2010
Sur cette carte nous pouvons voir que
certaines villes n'apparaissent que tardivement : Porto Velho, Boa Vista et
Macapa ne deviennent capitales qu'à la création des territoires fédéraux en
1943 par exemple. Parmi les plus anciennes s'opposent celles qui avaient au
départ une certaine avance et l'ont peu à peu perdue comme Salvador de Bahia,
la première capitale (1559-1763), ou Rio de Janeiro et Recefie, et celles qui,
partant du même niveau ou plus bas, ont connu une croissance beaucoup plus
rapide. Parmi ces dernières, on retrouve Sao
Paulo, qui ne comptait que 30 000 habitants en 1872 avant de devenir de nos
jours la principale ville du pays, avec une agglomération de plus de 18
millions d'individus en 2010.
Capitale
du café, site des premières implantations industrielles, Sao Paulo est le cœur économique du pays, on premier
centre industriel, commercial et tertiaire, et devient de plus en plus sa
capitale culturelle et intellectuelle. A cette conquête des fonctions les plus
importantes de production et de commandement correspond toutefois une croissance urbaine anarchique et
dévoreuse d'espace. Couvrant une superficie de 2000 kilomètres carrés, la
ville grandit encore, malgré un certain ralentissement ces dernières décennies.
On
peut distinguer des contrastes
marqués entre les différentes parties de la cité. Le centre historique est en
perte de vitesse au profit du sud-ouest, où se sont développés successivement
un deuxième centre le long de l'avenue Paulista, un troisième autour des
nouveaux shopping centers et des
centres d'affaires de l'avenue Faria Lima. Puis un quatrième autour de l'avenue
Berrini où les multinationales s'installent dans les immeubles
"intelligents", câblés et contrôlés par ordinateur. Une nette division sociale apparaît ainsi entre
une zone centrale dégradée, une autre au sud-ouest où sont concentrés les
ménages à revenus élevés, des quartiers intermédiaires et une énorme périphérie
pauvre. Selon les données du recensement de 2010, dans les quartiers les plus
périphériques, moins d'un tiers des domiciles disposent de l'eau courante,
moins de 10% sont reliés au réseau d'égouts, mais il s'agit malgré tout de
formes urbaines plus stables que celles des favelas. Cette ville reflète donc
le pays tout entier, car les inégalités et les contrastes sont présents
partout.
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Source : Carto n°23
mai-juin 2014 d'après les Cartes de l’Empresa Paulista de Planejamento
Metropolitano 2008
La croissance économique a entraîné un
développement urbain anarchique, avec l'apparition d'habitations précaires en
périphérie, mais aussi dans le centre principal. Toutes ne sont pas des
favelas, ces bidonvilles apparus dès la fin du XIXème siècle sont pour la
plupart en briques et sont reliés au réseau électrique (le plus souvent par
dérivation clandestine) et ont l’eau potable, mais pas d’égouts. Sao Paulo loge
plus de 4,5millions de personnes.
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