Le
calendrier de la Coupe du Monde 2014 au Brésil a été défini par la FIFA. Les
matchs se sont joués à Belo Horizonte, Brasilia, Cuiaba, Curitiba, Fortaleza,
Manaus, Natal, Porto Alegre, Recife, Rio De Janeiro, Salvador et Sao Paulo
entre le 12 juin et le 13 juillet 2014. Sur le
front de l'emploi, la Coupe du monde aurait créé 700 000 emplois en
2014 en attendant les Jeux Olympiques de 2016. Ces impacts sont cependant
temporaires.
Pour construire des stades, des
parcs olympiques, leurs infrastructures et services, les mairies
expulsent les habitants de chez eux. Prenons l'exemple de Vila Autodromo, à
l'ouest de Rio, où se situent 3000 habitants qui vivent sous la menace d'une
expulsion en vue des Jeux Olympiques de 2016. Cette favela est située près du
parc olympique que la mairie va construire pour les JO de 2016 et une nouvelle
voie rapide doit la traverser. Cependant les habitants ont décidé de résister
aux délocalisations car ils ont tout bâti eux-mêmes. Mais depuis un certain
temps et sous divers prétextes, de la pollution visuelle (les favelas qui ne
sont pas modernes) jusqu'aux besoins des JO, les favelas vivent sous la menace d’être
délogés.
A Rio, plus de 22 000 personnes
courent le risque d’être déplacées et 8 000 l'ont déjà été, selon le comité
populaire de la Coupe du monde de football 2014 et des JO 2016. De nombreuses
conséquences ont été causées comme le déplacement forcé de populations pauvres,
l'occupation militaire de quartiers populaires, la construction
d’aéroports, d'autoroutes et de stades de football ainsi que la mise sur pied
d'un puissant appareil de sécurité censé protéger les secteurs les plus
privilégiés de la société. La Coupe du Monde de football rime alors
avec l'expulsion des plus pauvres, dans un processus de sélection
par le pouvoir d'achat, de recherche d'un nouveau public, élu en fonction de
son mode de consommation. Pour les annonceurs publicitaires et les sponsors,
c'était le rôle des stades construits ou rénovés que d’être occupés par les
classes moyennes supérieures.
Le gouvernement brésilien a
alors dû affronter d'importantes manifestations.
Un projet
d'augmentation des tarifs des transports publics a été à l'origine de
contestations sociales, mais très vite d'autres sujets de mécontentements sont
apparus, notamment le coût de la préparation de la Coupe du monde de football.
Réunissant 1,5 millions de manifestants à travers le pays, cette explosion a
surpris tout le monde et laissé stupéfait gouvernements, partis politiques,
syndicats, milieux intellectuels, etc... tant au Brésil qu'a l'étranger, ou
l'on estimait que le pays connaissait une période de stabilité politique et de
prospérité économique et sociale.
Le 30 octobre 2007, à l’annonce de Joseph Blatter, Président de la FIFA,
le Brésil apprend qu’il organise la Coupe du Monde de football de 2014. Le pays
se rend compte qu’il va devoir accueillir une horde de touristes comme jamais
auparavant, plus encore que l’on n’en attend aux Jeux Olympiques de 2016
Source: EA SPORTS Coupe du
Monde de la FIFA, Brésil 2014
Des manifestations ont eu lieu dans l’ensemble du Brésil.
Un mouvement social qui a eu des revendications très précises et qui s’insurge
contre les dépenses réalisées pour l’accueil du mondial
Source : le Monde
Neymar 23 ans, l'attaquant vedette du Brésil. C'est là dans le quartier défavorisé de Jardim Gloria de Praia
Grande, sur le littoral de l'Etat de Sao Paulo, où la star de la Seleçao et du
FC Barcelone a passé une bonne partie de son enfance. Il dominerait
le classement des "footballeurs les mieux payés en 2015 " avec
des revenus estimés à près de 82 millions d'euros
Source: Creative Commons via Flickr
Chantier du stade de Maracana à Rio de Janeiro, en février
2012
Source : LE
MONITEUR.FR, publié le 29/03/12
Ci-dessus,
tout le monde ne joue pas sur le même terrain au Brésil lors de la Coupe du
monde, et encore plus à Rio de Janeiro. Très loin du paradisiaque camp
d'entrainement des Anglais en bordure d'océan, des milliers de Cariocas s'adonnent
chaque jour à la pratique du football au cœur des favelas, dont certaines ont
été pacifiées en vue du Mondial.
Loin des plages de sable fin de Copacabana, les habitants
les plus pauvres de cette ville tentaculaire disputent, le plus souvent pieds
nus, des matchs sur des terrains défoncés ou au beau milieu des ruelles.
Des militants de l'ONG Rio de Paz protestent contre le
système de santé publique dans un quartier pauvre de Rio que les habitants ont
commencé à pavoiser pour le Mondial
Source :
leMonde.fr
Des centaines de policiers armés lourdement circulent dans
les ruelles des favelas (mis en place par l'état pour un "apaisement"
pour le Mondial), souvent depuis longtemps dominées par les trafiquants de
drogue: certains habitants redoutent la présence des policiers corrompus,
d'autres exultent de se voir enfin libérés du joug du crime organisé
Source : leMonde.fr